« J’y étais ! »

BM

Ils sont pour l’instant des dizaines de milliers à être fiers de s’être rendus dans la capitale danoise pour un sommet de plus, une de ces grand-messe que seules les institutions internationales, d’une utilité controversée, sont capables d’organiser.


« J’y étais ! »
Copenhague est devenue, au fur et à mesure que se rapprochait cette échéance d’un sommet, la capitale mondiale de l’écologie. Et pourtant se réunissaient, là-bas, les plus grands pollueurs de la planète. Ile ne sont pas pollueurs pour le plaisir de l’être. Mais ils sont, en revanche, peu enclins à renoncer au moindre rebond de croissance économique, surtout après ce que la conjoncture nous a réservé comme mauvaises surprises depuis plus de dix-huit mois.

Tous les médias se sont précipités sur cette occasion de voyage « pétale de soie ». Confortablement installés dans des hôtels ayant triplé leur tarif, ces observateurs pouvaient ainsi, deux semaines durant, couvrir le plus grand non-événement de l’année.

Quant à ces scientifiques et experts – tous choisis sur des critères très subjectifs – convaincus que le prétendu réchauffement climatique réclame des mesures urgentes, interrogés sur le coup de froid fortuit qui a glacé l’Europe, ils ont, à l’unisson, prétexté qu’il s’agissait là d’un facteur ponctuel. Comme le prétend Claude Allègre qui a bien plus de bon sens et d’expérience qu’eux, la décennie que nous venons de vivre n’est qu’un épiphénomène rapportée à l’Histoire de l’Humanité !

Les dés étaient pipés. Les rapports biaisés. Les négociations n’en étaient pas. Pourquoi ? Parce que là-bas régnait un unisson, une pensée unique, un devoir impérieux d’être dans le rang qui fait que l’on peut légitimement se demander si la démocratie n’est pas en danger.

« J’y étais ! »
Les démonstrations de force, à l’extérieures des enceintes feutrées de ces vacances d’hiver, ont été sévèrement réprimées. Il fallait maintenir une quiétude de mise pour ces collectionneurs de statistiques à courte vue, récompensés pour leur art de manier les tableurs et leur expertise en matière de mise en forme de leurs exposés avec les grandes suites bureautiques du commerce.

Ces manifestants, aux motivations les plus éclectiques, avaient pourtant des messages à faire passer. Mais les services d’ordre n’auront pas permis, notamment aux altermondialistes et aux exclus de la grand-messe, de faire entendre une voix claire et audible qui au moins eût pu nourrir les débats.

Les forces de l’ordre danoises, dûment mandatées par ce pays encore dirigé par une tête couronnée, n’ont pas fait dans la dentelle. Il est vrai qu’ils n’étaient ni à Bruges. Ni à Calais …

Des mots, de grandes envolées lyriques, des propos alarmistes, du volontarisme, ça, il y en avait. Mais à terme, à long terme … et sous conditions. Tel était donc ce cocktail servi en continu et savamment orchestré pour que des grands témoins usent de notre angoisse comme d’un levier, appuyant leur stratégie par la diffusion d’images de catastrophes écologiques. Et le but était loin d’être innocent car la prise de conscience, à l’échelle planétaire, a déjà eu lieu.

Mais las, tant de reportages sonnaient faux. Comme celui, diffusé sur une grande chaîne française, montant un lac asséché au sud de l’Australie. Or celui-ci est pompé, artificiellement, pour irriguer des terres cultivables plus lointaines et ce depuis plus de quinze ans. Le lac ne s’est ni envolé. Ni évaporé. Il n’est autre que la victime des activités humaines. Confronté parfois à des choix, des arbitrages, qui ne sont pas faciles, l’homme déplace les problèmes, au mieux, les aggrave, au pire.

Les préparatifs, les tonnes de papier consommées, les quantités pharaoniques d’énergie dépensées, les rejets humains comme ceux des moyens de transport utilisés, … auront, pour ce sommet, pollué davantage que ne le fait un pays de taille moyenne durant un an, voire davantage, selon sa situation géographique et démographique.

Il ne peut y avoir de fierté à faire allégeance au diktat des intégristes écologistes qui ont infiltré la plupart des grandes démocraties de la planète. Vous verrez, in fine, peu s’enorgueilliront de clamer sur les toits : « j’y étais ».

Tous nous ont livré un spectacle avilissant de soumission à ce qui peut être qualifié de déni de liberté et de démocratie. L’impression confuse qui peut se dégager de cette mobilisation c’est un goût amer de mise en scène pour imposer aux citoyens du monde des efforts supplémentaires synonymes de privations qui pourraient s’avérer, pour tous, difficilement supportables …




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